Mission du DSF - Correspondants-Observateurs
Un point sur les attaques de scolytes
Bien que les attaques de scolytes se soient multipliées depuis 2018 dans notre région, ce n’est rien comparé aux millions de mètres cubes scolytés dans le Nord-est de la France.
En effet, ces régions ont connu plusieurs phénomènes ayant contribué à la prolifération des insectes : des épicéas affaiblis par des sécheresses répétées (2015-2018) et la tempête Eléanor (début 2018) ayant causés de nombreux chablis. Plus largement en Europe, l'Autriche, l'Allemagne, la Belgique, la République Tchèque et la Suisse sont aussi concernées par une situation épidémique avec des volumes d’épicéas morts très conséquents.
Les populations d’insectes dans notre région restent pour l’instant à un niveau endémique. Dans la plupart des cas, les foyers de dépérissements concernent environ 15 à 20 arbres. Une surveillance constante par les correspondants-observateurs du Département Santé des Forêts permet de suivre l’intensité des attaques et leur répartition.
Le Typographe, Ips typographus, est un coléoptère de la famille des curculionidés. L’insecte adulte mesure 5 mm. Les larves sont en forme de haricot. C’est le principal problème sanitaire forestier en termes de volumes de dégâts. Il a pour hôte l’Epicéa commun mais on peut le rencontrer occasionnellement sur Epicéa de Sitka, sapins, pins et mélézes. On le retrouve souvent au côté du Chalcographe, scolyte plus petit de 2 à 3 mm.
L’essaimage de printemps commence dès les premières chaleurs (quelques jours à 18 – 20°C). Formations de galeries de ponte parallèles aux fibres du bois. Les femelles déposent leurs œufs. Dès l’éclosion la larve creuse une galerie sinueuse perpendiculaire à la galerie maternelle. Elle s’élargit progressivement pour se terminer en berceau de nymphose. L’hivernation se fait soit sous forme de larves, nymphes ou adultes immatures dans les galeries, soit dans la litière pour les adultes. En général, il y a 2 générations par an (suivant conditions météos).

Les symptômes caractéristiques
Présence de vermoulure sur l’écorce et au pied de l’arbre (sciure brune, l’insecte se situe entre le bois et l’écorce). Trous d’entrée et de sortie. Galeries sous-corticales. Décollement d’écorce, jaunissement puis rougissement total des aiguilles.
Les dégâts
Galeries dans le bois par les adultes et les larves, puis développement de champignons (agents de bleuissement) détruisant les tissus conducteurs de sève. La mort de l’arbre survient quelques semaines après. Le Typographe est un ravageur secondaire attaquant plutôt les arbres abattus, affaiblis ou blessés. Cependant, il peut devenir un ravageur épidémique lors de nombreux chablis, massifs très affaiblis et donc s’attaquer à des arbres sains.
Comment lutter ?
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La lutte active :
Lorsque des tiges attaquées sont détectées, le principe de lutte est :
- d'abattre les arbres scolytés dans un délai très bref (dans les quelques jours à quelques semaines selon le stade de développement des scolytes).
- d'"inactiver" les grumes :
en les débardant en écorce, à chaque fois que le débardage peut être effectué simultanément à l'abattage, puis idéalement,
en les transportant hors forêt (ces produits doivent être stockés à une distance d'au moins 5 km des massifs forestiers, ou entrer rapidement dans le processus de transformation).
Si les arbres n’ont plus d’écorces et sont devenus rouges, il est déjà trop tard pour intervenir.
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Actions préventives : limiter les sites de reproduction
Pour enrayer les processus de multiplication des scolytes, il faut limiter leurs sites de reproduction que constituent les produits frais issus des coupes normales ou de produits accidentels (chablis, emprise,..).
Il est fortement déconseillé de prévoir des « coupes préventives » d’épicéas afin de limiter au maximum un engorgement en bois frais sur le marché.
Le cas échéant : vidanger les bois hors forêt dans des délais stricts ne permettant pas le déroulement complet du cycle des scolytes :
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avant mi-avril – mi-juin : pour des coupes effectuées d’octobre à mars.
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6 semaines maximum après abattage durant la période à risque, d’avril à octobre
Stockage des produits à une distance d’au moins 5 km des massifs forestiers.
Pour signaler vos observations, n'hésitez pas à contacter les correspondants-observateurs du Département de la Santé des Forêts du CNPF Nouvelle-Aquitaine. Leurs coordonnées sont disponibles sur la carte ci-dessous.
Anticiper les menaces sanitaires à venir : information sur le nématode du pin
Le nématode du pin est un ver microscopique qui se développe aux dépens d’arbres hôtes, essentiellement des pins. Les larves de ce ver sont transportées d’un conifère à l’autre par des insectes qui deviennent porteurs du nématode si leur développement s’est déroulé dans un arbre contaminé. Présent en Asie, où il a provoqué des dégâts considérables, le nématode du pin est arrivé aujourd’hui dans le sud de l’Europe.
En France, la région des Landes, notamment, est une zone à risque en cas d’introduction de ce parasite.
Le fomes des résineux
Le fomes est un champignon racinaire capable de provoquer d'importantes pourritures du bois de coeur surtout chez les épicéas, et des mortalités disséminées ou en rond chez tous les résineux.
La contamination des peuplements indemnes s'effectue à la suite de la germination des spores sur les souches fraîches (notamment lors des éclaircies), et le mycélium du champignon se transmet ensuite aux arbres voisins par contacts racinaires.
La lutte contre le fomes est essentiellement préventive, et se fait pas badigeonnage ou pulvérisation d'un produit antagoniste à la surface des souches des arbres fraîchement exploités, afin d'empêcher leur infection.

Courbure des pins / Verse pin maritime au printemps
Fin printemps 2017,quelques reboisements de pin maritime présentaient des déformations de pousses parfois assez importantes.
Les symptômes souvent très marqués et spectaculaires au printemps s’estompent progressivement pendant la saison de végétation, pour disparaitre en grande partie avant la fin de l'été.
Afin de localiser et d'évaluer au mieux la situation et son évolution, ces cas de verse ou de déformations des pousses sont à signaler au réseau des correspondants observateurs du DSF.
Caisse Phyto-forêt
La Caisse de Prévoyance et de Protection des Forêts du Sud-Ouest, Caisse Phyto Forêt, a été créée par le Syndicat des Sylviculteurs afin d’organiser concrètement le financement d’actions collectives en matière phytosanitaire sur le massif des Landes de Gascogne ainsi que le financement de programmes de recherche afin de mieux connaître et prévenir les risques en forêt.