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Pour élargir et adapter les sylvicultures des différentes essences forestières de notre région, le CNPF Nouvelle-Aquitaine, en collaboration avec d’autres organismes de la filière forêt-bois, installe et suit sur le terrain un important réseau de parcelles forestières de référence en forêt privée.Sur ces dispositifs, le CNPF mesure périodiquement les croissances des arbres, calcule les accroissements, préconise les interventions au meilleur stade et collecte des données économiques. Il vulgarise ensuite les pratiques sylvicoles les plus appropriées en matière d’amélioration de la qualité des bois et de maintien de la multifonctionnalité de la forêt dans un contexte d’adaptation des écosystèmes forestiers aux changements climatiques. |
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Bilan de la campagne d'expérimentations 2022-2023
Outil de diagnostic des parcelles feuillues
En Limousin, plus des deux tiers de la forêt est feuillue, avec comme essences prédominantes le chêne, puis le châtaignier et le hêtre. Cette forêt est le plus souvent issue d’accrus sur des terrains délaissés par l’agriculture depuis des décennies. Longtemps considérés comme inintéressants ou de mauvaise qualité, ces peuplements appelés à tort « taillis » ont été livrés à eux-mêmes et la seule « intervention sylvicole » réalisée était bien souvent la coupe rase sans se préoccuper d’une amélioration possible de ces parcelles. Tout au mieux, aucune intervention n’y a été réalisée, préservant le capital sur pied… Pourtant, il semble qu'une proportion importante de ces peuplements soient améliorables.
Face à ce constat, le CNPF NA et le CETEF ont travaillé pour proposer aux propriétaires forestiers un outil de diagnostic simple utilisable sur leurs parcelles feuillues. Une fois les relevés de terrain faits sur les parcelles, les résultats doivent être transmis au CNPF qui en fera l'analyse et un retour au propriétaire sur les potentialités du peuplement. Le conseil peut aussi déboucher sur une proposition de visite.
Valorisation des résultats
Le CNPF-IDF est impliqué au sein du projet SPNA-Diff dont l’un des objectifs est de valoriser les données du réseau ILEX sur la Nouvelle-Aquitaine en réalisant des fiches thématiques techniques. Cela va apporter des connaissances supplémentaires aux propriétaires et gestionnaires afin de mieux gérer leurs peuplements forestiers dans un climat changeant.
Des thématiques pour anticiper et affiner les pratiques sylvicoles
Un réseau multi-thèmes
Les dispositifs maillant le territoire constituent un réseau pour :
- préciser les sylvicultures des principales essences forestières de notre région ;
- tester le comportement d’essences, de provenances, cultivars et variétés adaptées (Peuplier, Merisier, Orme…) ;
- associer les gestionnaires et les entrepreneurs de travaux forestiers afin d’améliorer les pratiques sylvicoles ;
- anticiper l’avenir face aux changements climatiques et répondre aux demandes locales, notamment sociétales.
Des dispositifs de tous types
Le réseau s'appuie sur 4 types de dispositifs :
- des sites d’expérimentation conçus et installés le plus souvent en lien avec des organismes de recherche. Ces essais suivent des protocoles rigoureux, gages d’une interprétation statistique fiable ;
- des sites de démonstration présentant une technique sylvicole en comparaison avec un témoin. Ces dispositifs, les plus fréquents, permettent une évaluation régulière à des fins pédagogiques selon un suivi bien défini ;
- des peuplements signalés pour leurs caractéristiques : croissance ou qualité remarquables, essences peu communes… ;
- des marteloscopes, supports pédagogiques et outils de formation technique pour tous les publics.
Un suivi permanent du réseau de parcelles de références
Chaque agent du CNPF Nouvelle-Aquitaine est impliqué dans la gestion des dispositifs répartis sur son secteur. Cette activité est coordonnée par un groupe de travail et deux chargés de mission. Le dispositif est soutenu par le Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine.
Les techniciens de secteur sont chargés de:
- prospecter de nouvelles références à installer,
- préparer leur mise en place en étroite collaboration avec les propriétaires,
- matérialiser sur le terrain les placeaux régulièrement mesurés,
- accompagner les interventions sylvicoles réalisées dans les peuplements concernés,
- mesurer les essais durant la période de repos de la végétation,
- valoriser ces références lors de contacts professionnels, de réunions de vulgarisation, de compte-rendus, de publications techniques.
Une intégration régulière des résultats
La multitude de mesures effectuée chaque année est intégrée dans la base de données « ILEX ».
Cet outil informatique développé par le CNPF permet des analyses à l’échelle nationale pour les principales essences forestières de Nouvelle-Aquitaine telles que le Pin maritime, les peupliers, le Douglas, les chênes, le Châtaignier, le Robinier.
D’autres essences comme les mélèzes, les séquoias, les cèdres ou les noyers disposent de références moins nombreuses ou plus récentes, mais le réseau régional nous permet déjà de disposer de résultats intéressants.
La diversité des situations (sol, climat, topographie) permet de tirer des enseignements très pertinents notamment sur le choix des essences forestières dans un contexte de changements climatiques.
La valorisation du réseau de parcelles de références
Le réseau de parcelles forestières et les résultats obtenus sont valorisés par le CNPF Nouvelle-Aquitaine au quotidien pour la réalisation de sa mission de développement de la gestion durable des forêts privées.
La vulgarisation
- organisation de tournées forestières,
- exposés de synthèses auprès des propriétaires forestiers et des groupes de progrès de la forêt privée (Groupements de développement forestier GDF et GPF, Centres d’Etudes Techniques et Economiques Forestières CETEF),
- diffusion de nouveaux itinéraires techniques,
- rédaction de documents et d’articles techniques,
- communication sur les pratiques forestières régionales.
La sensibilisation et la formation
- des sylviculteurs, des gestionnaires, des Entrepreneurs de Travaux Forestiers (ETF) et des opérateurs économiques,
- des techniciens, par la maitrise des modalités d’intervention et des coûts,
- des élèves et stagiaires des établissements de formation forestière,
- des élus, des scolaires et des acteurs du monde rural.
La recherche & le développement
- contribution aux programmes expérimentaux des organismes de recherche, (FCBA, INRAE…)
- développement de thématiques internes ou locales non couvertes par la recherche,
- participation à des réseaux européens en lien notamment avec l'Institut Européen de la Forêt Cultivée.
Suivi du réseau
Le suivi du réseau consiste à :
- Organiser et participer aux campagnes de mesures
- Gérer la base de données commune des parcelles et des mesures
- Traiter et diffuser les données techniques
Au sein de l'équipe technique, chaque technicien forestier est responsable des références installées sur son territoire. En lien avec les ingénieurs en charge du réseau, il intervient au niveau :
- de la prospection pour l’ajout de nouvelles références
- des contacts avec les propriétaires et les gestionnaires pour le maintien des dispositifs selon les protocoles établis, y compris le suivi des interventions sylvicoles et de l’état sanitaire des peuplements
- des mesures des essais
- de l'utilisation des références pour la vulgarisation et le développement forestier
Utilisation et valorisation des résultats
- Vulgarisation
Le réseau de références est utilisé pour l'organisation de tournées forestières, la réalisation d'exposés de synthèse auprès des groupements de développement, la rédaction de documents techniques et, de façon générale, la diffusion d’information.
- Recherche
Dans le cadre de programmes collaboratifs tels que le GIS Pin Maritime du Futur, le CNPF contribue aux programmes expérimentaux des organismes de recherche.
Le réseau permet aussi le développement de thématiques non couvertes par la recherche.
- Formation
Le réseau de références constitue le socle des actions de formation organisées pour les sylviculteurs et les gestionnaires. Il sert aussi au renforcement de l'expertise des techniciens : maîtrise des techniques et des coûts.
Il s'inscrit aussi dans les actions de collaboration avec les organismes de formation forestière.
- Echange de résultats
Au niveau du CNPF une base de données commune (Ilex) permet un traitement des données au niveau national.
Le CNPF Nouvelle-Aquitaine participe aussi à des réseaux européens notamment en lien avec l’Institut Européen de la forêt Cultivée.
Zoom sur le marteloscope
Un marteloscope est un dispositif d’un hectare où tous les arbres ont été recensés, mesurés et évalués pour leur intérêt économique et environnemental.
De petits groupes de propriétaires, de gestionnaires, d’élèves des formations initiales ou continues, de conducteurs d’engins, d’élus, et d’acteurs du monde de l’environnement peuvent s’exercer à la reconnaissance des essences ou à la sélection des arbres à retirer lors d’une éclaircie.
Des échanges et débats intéressants peuvent alors naitre entre différents publics aux sensibilités variées, sur les volumes prélevés par exemple ou sur la conservation d’arbres à cavité.
Zoom sur le GIS "Pin Maritime du Futur
Créé en 1995, le Groupement d'Intérêt Scientifique "Pin Maritime du Futur" a pour objectif de contribuer à l’adaptation du système de production du Pin maritime à l'évolution du contexte économique et environnemental.
En travaillant sur les ressources génétiques, sur le fonctionnement de l’écosystème et sur l'effet des pratiques sylvicoles, le GIS PMF propose des variétés améliorées et diffuse des recommandations d'itinéraires sylvicoles pour les professionnels de la filière.
La force du GIS est son fonctionnement collaboratif entre les différents acteurs de la recherche, du développement et de la gestion : INRA, FCBA, CRPF Nouvelle-Aquitaine, CPFA et ONF.
L’ensemble des acteurs socio-économiques de la filière Forêt Bois en Aquitaine et les tutelles publiques sont associés. En siégeant au sein du Conseil d’Orientation, ils définissent et valident collectivement les grandes orientations du GIS PMF.
Zoom sur l'institut pour le Développement Forestier (IDF)
L’Institut pour le Développement Forestier constitue le service Recherche & Développement du Centre National de la Propriété Forestière.
Le CNPF Nouvelle-Aquitaine accueille à Bordeaux et travaille en collaboration avec une équipe de quatre ingénieurs dédiée entre-autre à l’expérimentation forestière.