Une grande diversité d’essences et de peuplements

Depuis les hêtraies pyrénéennes jusqu’aux chênaies-hêtraies, pessières et douglasaies des plateaux limousins, en passant par les peupleraies des Charentes ou du Lot-et-Garonne, les chênaies et châtaigneraies de la Dordogne ou du Poitou et les vastes pinèdes des Landes de Gascogne, la variété des forêts de la région est remarquable. Elles sont tout à la fois l’expression de la grande diversité des terroirs, un héritage de notre histoire et le résultat de l’action quotidienne des sylviculteurs.

Les feuillus (chênes, châtaignier,...) occupent près de 64 % de la surface forestière, soit 1,73 million d’hectares.

Les résineux (pins, épicéas, douglas,...) occupent 36 % de la surface forestière régionale, soit 1,01 million d'hectares.

Le volume sur pied de la forêt de production de Nouvelle-Aquitaine s'élève à 402 millions de m3 (hors peupleraies) suivant les chiffres de l’Inventaire Forestier National établis sur la période 2015-2019. Il est en augmentation car les prélèvements sont inférieurs à la croissance des forêts. Ainsi, sur la période considérée, le volume de bois dans les forêts a augmenté de 17 millions de m3 par an en moyenne, mais il y a des différences importantes suivant les massifs et les peuplements.

La région Nouvelle-Aquitaine abrite 17 % des Peupliers français.

Les 2/3 des espèces d’arbres de France métropolitaine sont présents dans les forêts de Nouvelle-Aquitaine, soit 131 espèces (Ecobiose 2020). Les essences les plus représentées en surface sont le pin maritime, le chêne pédonculé et le châtaignier.

En Nouvelle-Aquitaine, 273 sites ont été désignés au titre de Natura 2000, dont 237 sont strictement terrestres. Le réseau des zones spéciales de conservation, qui relèvent de la directive Habitat (protection des milieux naturels, de la flore et de la faune sauf les oiseaux) englobe 12,6 % de la surface forestière régionale. La forêt occupe 54 % de la surface de ces sites (rapport environnemental PRFB 2020, DREAL Nouvelle-Aquitaine).

Formations végétales en Nouvelle-Aquitaine
Les différentes formations végétales en Nouvelle-Aquitaine
Source : INSEE, BD FORET

Proportion des essences forestières en Nouvelle-Aquitaine

Proportion des essences forestières en Nouvelle-Aquitaine

/!\ Forêts de production hors peuplier

Source : IGN 2020

4 ensembles cohérents

  • Les résineux occupent 36 % du territoire régional forestier et le Pin maritime couvre une superficie d'environ 799 000 ha, soit près de 24 % de la surface boisée.

    Le volume sur pied du Pin maritime de 87 millions de m3 représente 62 % du volume total sur pied des résineux de la région, 140 M m3).

    Cette prédominance du Pin maritime est liée à sa forte présence dans le massif des Landes de Gascogne où les peuplements sont composés à 85 % de Pin maritime majoritairement conduits en futaie régulière pure.

    Cette essence est particulièrement bien adaptée au climat océanique doux favorable à la production forestière, malgré les risques de vents violents et de gels précoce ou tardif, et elle reste la seule essence utilisable dans un objectif de production sur des sols sableux, acides, pauvres en éléments minéraux, souvent secs en été et engorgés en hiver.

    Le Pin maritime est aussi présent sur les sols acides les plus ingrats de la Double et du Landais où il se retrouve fréquemment en mélange avec des feuillus, taillis de châtaignier ou de chênes.

    Sa sylviculture est en constante évolution, notamment pour s'adapter aux demandes de la filière.

    D'autres pins occupent une place plus restreinte mais complètent la ressource :

    • le Pin taeda en nette progression compte tenu de sa bonne résistance au vent et de sa rapidité de croissance est utilisé en diversification sur les meilleures stations du massif landais ;
    • le Pin laricio a été utilisé notamment pour boiser des terres agricoles mais il est en fort déclin suite à la progression de la maladie des bandes rouges.

    Pin maritime

    Pin taeda

  • Bien que la région soit concernée par deux massifs montagneux (Massif central et Pyrénées), seule la partie Limousine comporte des peuplements résineux de montagne identifiables. La plupart des résineux de montagne ont été installés (en Limousin) à la création du Fonds Forestier National (1950-1980).

    Initialement, il s’agissait surtout d’Epicéa commun et de Sapin pectiné. Leur récolte finale a largement débuté et leur renouvellement est en cours, car il s'avère que les épicéas ne produisent pas de bois de haute qualité en Limousin.

    Au fil des années, le Douglas, résineux issu d’Amérique de l’ouest, est devenue l’essence prédominante. D’autres espéces exotiques ont été introduites (zones plus humides) comme l'Epicéa de Sitka et le Sapin de Vancouver (ou Grandis). D’autres essences sont utilisées, notamment les mélèzes, ou appelées à être utilisées pour répondre aux impératifs du changement climatiques (le Cèdre de l’Atlas, voire le Sapin de Nordmann).

    La répartition actuelle par essence d’environ 143 000 ha est la suivante :

    • Douglas : 85 000 ha
    • Épicéas (commun et de Sitka) : 28 000 ha
    • Pin Sylvestre : 30 000 ha

    Il faut enfin mentionner que certains résineux de Poitou-Charentes et de Dordogne peuvent par leurs caractéristiques stationnelles être rattachés aux résineux de montagne.

    • Zoom sur le douglas

    Le Douglas couvre 85 000 ha pour 24 millions de m3 sur pied en Nouvelle-Aquitaine.

    Le Douglas est une essence très plastique qui peut être utilisée sur de nombreuses stations forestières, à l'exception des sols trop compacts, hydromorphes, ou comportant du calcaire actif.

    Il est particulièrement bien adapté aux régions vallonnées de basse et moyenne montagne à condition qu'elles bénéficient d'une pluviométrie suffisante.

    Le douglas alimente une filière dynamique qui valorise l'excellente résistance mécanique et la durabilité naturelle de son bois.

  • Les feuillus dominent sur près de 64 % (1 725 000 hectares) du territoire forestier régional.

    La Nouvelle-Aquitaine est la première région française pour la ressource en Chêne et en Châtaignier et son massif de feuillus repose sur une grande variété d’essences.

    Essences                                          Surfaces                       Poids relatif en surface

    Chêne sessile et pédonculé        689 000 ha                                    24 %

    Chêne pubescent                        207 000 ha                                      7 %

    Châtaignier                                  250 000 ha                                     10 %

    Hêtre                                           102 000 ha                                       7 %

    Le massif de feuillus présente un volume sur pied de 250 millions de m3 soit 66 % du volume total toutes essences confondues (Source : IGN - Nouvelle méthode d’inventaire, années de référence 2015 à 2019). Ceci s’explique par la présence de peuplements âgés, notamment de chênes pour lesquels les volumes par ha sont très importants (en moyenne 144 m3/ha).

    • Zoom sur les chênes

    En surface, les chênes dominent les forêts de la région.

    Ils représentent 957 000 hectares et 127 millions de m3 sur pied (Source : IGN - Nouvelle méthode d’inventaire, années de référence 2015 à 2019).

    On les trouve pratiquement partout : Chêne pédonculé, Chêne sessile, Chêne pubescent, Chêne tauzin, Chêne vert, Chêne liège, Chêne rouge, etc.

    Certains chênes permettent la production de bois d'oeuvre (Chêne sessile, Chêne pédonculé, Chêne rouge). Pour d'autres (Chêne tauzin, Chêne pubescent...) la principale production reste le bois de chauffage.

    Chênes

    • Zoom sur le Châtaignier

    Le Châtaignier couvre 250 000 hectares pour 37 millions de m3 sur pied (Source : IGN - Nouvelle méthode d’inventaire, années de référence 2015 à 2019).

    Issus d'anciens vergers à fruits, les taillis de châtaigniers sont emblématiques de la forêt privée "paysanne" du Périgord-Limousin.

    Le Châtaignier est bien adapté aux terrains acides.

    Utilisé en piquets, parquet, lambris, il est de plus en plus recherché pour des usages en extérieur car son bois est imputrescible.

    Une sylviculture dynamique reste le meilleur moyen de lutter contre le dépérissement de certains peuplements.                                      

  • La région Nouvelle-Aquitaine est la première région populicole avec 29,8 % de la récolte nationale (environ 390 000 m3/an) et une surface d'environ 30 000 hectares. Un important tissu d'entreprises est directement liées au Peuplier, voire exclusivement liées au Peuplier.

    Du fait du développement et de la modernisation des entreprises, le besoin de peuplier est durablement en hausse sur la Région.

    Or, on assiste en France depuis plus de quinze ans à un désengagement progressif des populiculteurs, ce qui se traduit de façon continue par la perte de surfaces considérables. L'impact de ce déficit sur le tissu économique sera d'autant plus important qu'il s'inscrira dans la durée.

    La région Nouvelle-Aquitaine perd régulièrement des surface en peupliers depuis les années 2005-2007. Le taux de boisement-reboisement avoisine à peine 60 % ces dernières années et il s'agit bien d'un phénomène de fond.

    Objet d'une culture dynamique, le peuplier est une des essences phare produites et utilisées dans les vallées de la région (25% de la récolte française).

    Tous les maillons de la filière sont représentés localement, depuis les pépiniéristes jusqu'aux industries de la transformation.

    La filière fruits et légumes régionale est un des premiers utilisateurs de bois de peuplier pour les emballages légers.

    Avec seulement 1,7 % de la surface des forêts feuillues, le peuplier fournit 55 % de la récolte de bois d'oeuvre feuillue.

    Peuplier