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Un certain nombre de ravageurs et d'agents pathogènes peuvent causer des dégâts significatifs aux arbres et peuplements forestiers. |
Vous pouvez contribuer à la surveillance en signalant vos observations auprès du correspondant observateur du DSF de votre secteur ou en utilisant l’outil MOBIGIP.
La punaise réticulée
En mai 2017, un nouvel insecte a été identifié sur le chêne, il s'agit de Corythucha arcuata, dite la punaise réticulée ou encore le tigre du chêne de part sa proximité avec le tigre du platane (Corythucha ciliata).
Corythucha arcuata est une punaise invasive originaire de l’ouest de l’Amérique du Nord.
Cette punaise, de la famille des Tingidae, est reconnaissable par l’aspect réticulé de son thorax et de ses élytres. L’adulte mesure environ 3,5 mm et vit sur la face inférieure des feuilles.
Corythucha arcuata passe l’hiver au stade adulte sous l’écorce des troncs et migre vers les feuilles dès leur apparition au printemps. Les adultes se nourrissent pendant un mois puis, vers la mi-mai, les femelles pondent des œufs en groupe de 15 à une centaine sous les feuilles. Les œufs éclosent après quelques jours. Les larves vont rester grégaires jusqu’au
stade adulte. Après 5 stades, la première génération d'adultes émerge (fin juin). Ils sont capables de se reproduire après quelques jours.
Les oeufs, de couleur noir, sont pondus sous la surface des feuilles. Les larves et les adultes s’y nourrissent en laissant des déjections noirâtres. Ils provoquent des nécroses visibles sur la face supérieure des feuilles sous la forme de taches orangées à brunes. En cas de pullulation, C. arcuata peut provoquer le jaunissement généralisé des feuilles et leur chute prématurée. Des desséchements de rameaux sont éventuellement constatés.
Les scolytes
Le Typographe, Ips typographus, est un coléoptère de la famille des curculionidés. L’insecte adulte mesure 5 mm. Les larves sont en forme de haricot. C’est le principal problème sanitaire forestier en termes de volumes de dégâts. Il a pour hôte l’Epicéa commun mais on peut le rencontrer occasionnellement sur Epicéa de Sitka, sapins, pins et mélézes. On le retrouve souvent au côté du Chalcographe, scolyte plus petit de 2 à 3 mm.
L’essaimage de printemps commence dès les premières chaleurs (quelques jours à 18 – 20°C). Formations de galeries de ponte parallèles aux fibres du bois. Les femelles déposent leurs œufs. Dès l’éclosion la larve creuse une galerie sinueuse perpendiculaire à la galerie maternelle. Elle s’élargit progressivement pour se terminer en berceau de nymphose. L’hivernation se fait soit sous forme de larves, nymphes ou adultes immatures dans les galeries, soit dans la litière pour les adultes. En général, il y a 2 générations par an (suivant conditions météos).
Les symptômes caractéristiques :
- Présence de vermoulure sur l’écorce et au pied de l’arbre (sciure brune, l’insecte se situe entre le bois et l’écorce),
- Trous d’entrée et de sortie,
- Galeries sous-corticales,
- Décollement d’écorce,
- Jaunissement puis rougissement total des aiguilles.
Les dégâts
Galeries dans le bois par les adultes et les larves, puis développement de champignons (agents de bleuissement) détruisant les tissus conducteurs de sève. La mort de l’arbre survient quelques semaines après. Le Typographe est un ravageur secondaire attaquant plutôt les arbres abattus, affaiblis ou blessés. Cependant, il peut devenir un ravageur épidémique lors de nombreux chablis, massifs très affaiblis et donc s’attaquer à des arbres sains.
Comment lutter ?
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La lutte active :
Lorsque des tiges attaquées sont détectées, le principe de lutte est :
- d'abattre les arbres scolytés dans un délai très bref (dans les quelques jours à quelques semaines selon le stade de développement des scolytes).
- d'"inactiver" les grumes en les débardant en écorce, à chaque fois que le débardage peut être effectué simultanément à l'abattage, puis idéalement, en les transportant hors forêt (ces produits doivent être stockés à une distance d'au moins 5 km des massifs forestiers, ou entrer rapidement dans le processus de transformation).
Si les arbres n’ont plus d’écorces et sont devenus rouges, il est déjà trop tard pour intervenir.
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Actions préventives : limiter les sites de reproduction
Pour enrayer les processus de multiplication des scolytes, il faut limiter leurs sites de reproduction que constituent les produits frais issus des coupes normales ou de produits accidentels (chablis, emprise,..).
Il est fortement déconseillé de prévoir des « coupes préventives » d’épicéas afin de limiter au maximum un engorgement en bois frais sur le marché.
Le cas échéant : vidanger les bois hors forêt dans des délais stricts ne permettant pas le déroulement complet du cycle des scolytes :
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avant mi-avril – mi-juin : pour des coupes effectuées d’octobre à mars.
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6 semaines maximum après abattage durant la période à risque, d’avril à octobre
Stockage des produits à une distance d’au moins 5 km des massifs forestiers.
Le fomes des résineux
Le fomes est un champignon racinaire capable de provoquer d'importantes pourritures du bois de coeur surtout chez les épicéas, et des mortalités disséminées ou en rond chez tous les résineux.
La contamination des peuplements indemnes s'effectue à la suite de la germination des spores sur les souches fraîches (notamment lors des éclaircies), et le mycélium du champignon se transmet ensuite aux arbres voisins par contacts racinaires.
La lutte contre le fomes est essentiellement préventive, et se fait pas badigeonnage ou pulvérisation d'un produit antagoniste à la surface des souches des arbres fraîchement exploités, afin d'empêcher leur infection.
Le nématode du pin
Le nématode du pin est un ver microscopique qui se développe aux dépens d’arbres hôtes, essentiellement des pins. Les larves de ce ver sont transportées d’un conifère à l’autre par des insectes qui deviennent porteurs du nématode si leur développement s’est déroulé dans un arbre contaminé. Présent en Asie, où il a provoqué des dégâts considérables, le nématode du pin est arrivé aujourd’hui dans le sud de l’Europe.
En France, la région des Landes, notamment, est une zone à risque en cas d’introduction de ce parasite.