Essence exogène introduite par les Romains pour les besoins du vignoble, le Châtaignier à bois (et qui fût aussi l'arbre à pain) a conquis une surface conséquente en Nouvelle-Aquitaine : le quart de la ressource européenne s’y concentre aujourd’hui.

Bois d’œuvre parmi les meilleurs, l’usage du Châtaignier s’y résume pourtant souvent aux piquets et à la trituration. Deux produits issus du taillis : mode de culture locale.

L’usure des souches et des sols, à force de coupes et de tassements fréquents, devient une cause d’inquiétude quant au potentiel de production en taillis. Ce n’est pas la seule. Ce mode de renouvellement végétatif n’autorise aucune adaptation naturelle. Dans un contexte de changement climatique, c’est d’autant plus paradoxal pour le Châtaignier : essence des plus fructifères !

 

Le Châtaignier

Le Châtaignier est un grand arbre qui peut atteindre 25 à 35 m de hauteur et peut vivre plus de 1 000 ans. Sa croissance juvénile est rapide et sa souche rejette fortement.

Son écorce, d’abord grise et lisse devient brun noirâtre et fissurée en long. Ses feuilles sont grandes, dentées, à surface brillante. Les fleurs mâles s’étirent en longs chatons latéraux jaunes. Les châtaignes sont enfermées par 1 à 3 dans une bogue épineuse.

 

Exigences

Cette essence demande au minimum 700 mm de pluie par an. Elle est très sensible à la sécheresse et au gel.

Le châtaignier exige des sols profonds et filtrants à pH moyennement acide (5 à 6,5). Il ne tolère pas les sols comportant du calcaire actif, de même que les sols hydromorphes ou séchants.

 

Ennemis

Le Châtaignier est moins appétant que les autres feuillus. Néanmoins, en cas de surpopulation de cervidés, les jeunes rejets sont abroutis par le chevreuil et les perches écorcées par le cerf.

Ses principaux ennemis restent la maladie de l’encre, et surtout le Chancre de l’écorce, champignon qui affaiblit le peuplement et déprécie fortement la valeur du bois.

 

Production

Essentiellement traitée en taillis, cette essence à croissance rapide et extrêmement productive (15 stères par ha et par an) est récoltée entre 20 et 35 ans. Le bois ne comporte que peu d’aubier, ce qui permet de valoriser des petites dimensions en bois d’œuvre. Le Châtaignier est utilisé en ébénisterie, menuiserie, parquet pour les grumes billons, et en piquets, trituration pour les petites sections. Certains bois peuvent souffrir d’un décollement entre deux cernes appelé roulure.

 

Prix du bois

Les prix observés lors des ventes goupés de bois suivies par le CRPF sont disponibles sur cette page.

 

Objectifs sylvicoles possibles

Les objectifs ci-dessous s’adressent soit aux taillis simples, soit aux mélanges taillis-futaie dont la surface terrière de la futaie est inférieure à 5 m²/ha.

Objectifs

Age d’exploitabilité

Densité finale par ha

Circonférence d’exploitabilité

PRODUCTION DE BILLES et PETITES GRUMES (par éclaircie de taillis*)
Produits possibles : billons de 2,50 m à 3,50 m ; diamètre fin bout : 20 cm à 25 cm.

35/40 ans

600 à 1 000 brins

70/90 cm

PRODUCTION DE GRUMES (par plantation ou éclaircie de taillis*)
Produits possibles : grumes de 5 à 6 m ; diamètre fin bout : 25 cm.

40/50 ans

100 à 150 brins

100/120 cm

TAILLIS SIMPLE
Produits possibles : piquets, bois de trituration et parquet en proportion variable.

20/35 ans

2 000 à 3 500 brins

40/70 cm

 

* Mettre en œuvre ces techniques sur des taillis :

  • vigoureux : à 10 ans, les tiges doivent avoir une hauteur dominante de 9 m, un accroissement sur les trois dernières années supérieur à 2,10 m et une circonférence minimum de 25 cm (objectif billes et petites grumes) et de 35 cm (objectif grumes) ;
  • composés de brins droits, dont l’insertion sur la souche offre une possibilité d’affranchissement ;
  • sains : absence ou quasi-absence de chancres virulents.

 

 

 

Vidéos

  • Le Châtaignier et sa transformation en Périgord

 

  • Le Châtaignier, une ressource à préserver et à valoriser

En savoir plus

Télécharger la fiche technique Poitou-Charentes (2005)