Le pin taeda est un résineux exigeant qui, lorsqu'elle est installée sur un sol qui lui convient, possède un fort potentiel de croissance.
Ce pin montré une très bonne résistance au vent mais présente une qualité de bois inférieure à celle du pin maritime.
Originaire du sud-est des Etats-Unis et de la famille des Yellow pines, il possède 3 aiguilles et est aussi appelé pin à l'encens, pin à torche ou loblolly pine. Il se caractérise par un tronc droit avec une écorce fine, une branchaison fine mais sans verticilles marqués.
Le matériel végétal installé aujourd’hui provient de graines récoltées dans des peuplements sélectionnés en France (PTA311, façade atlantique).
C’est une essence de pleine lumière ayant besoin d’au moins 800 mm de précipitations reparties sur toute l’année.
Contrairement au pin maritime, son système racinaire est capable de traverser la couche d’alios et lui confère une bonne stabilité.
Le pin taeda est une essence installée et testée en Aquitaine depuis les années 80 notamment pour les boisements de terres agricoles.
Le bois
C’est un bois léger et très souple mais résistant. Du fait de sa croissance très rapide dans les conditions actuelles de culture, le PIN TAEDA est principalement destiné à la trituration et au sciage ne nécessitant pas de qualité technologique importante du bois (palette, emballage léger, parquet-lambris, ossature légère).
Où installer le Pin taeda ?
Le pin taeda préfère les sols profonds, acides, bien drainés et bien alimentés en eau. Il ne supporte ni le calcaire actif, ni l’hydromorphie de surface mais il est capable de s’acclimater jusqu’à 400 m d’altitude.
Très sensible aux sécheresses, il ne supporte pas les terrains séchants.
Avant toute installation un diagnostic stationnel est nécessaire.
Les risques
Les deux tempêtes de 1999 et de 2009 ont validé la résistance du PIN TAEDA aux vents forts.
Mais les pullulations de scolytes qui en ont découlé ont provoqué de multiples attaques sur les peuplements, surtout sur les stations limites peu adaptées au PIN TAEDA.
• Il est prudent d’éviter les éclaircies aux périodes chaudes et d’enlever les piles dans le mois qui suit l’abattage pour limiter les attaques de scolytes.
• Il semble plus appétent pour la chenille processionnaire que le pin maritime.
• Il semble aussi plus appétent pour le gibier (chevreuil), mais en général sans conséquence irrémédiable sur l’avenir du peuplement.
• Il n’y a pas d’observation de mortalité importante liée au fomes.
• D’après la bibliographie, le PIN TAEDA est résistant au nématode et est un porteur sain.
Installation des peuplements
Il est le plus souvent installé comme le pin maritime.
• Préparation du sol : labour en bande de 4 m d’axe + émiettage. Sur les sols les plus acides, une fertilisation phosphatée de 60 à 80 U/ha est conseillée.
• Plantation : densité entre 1000 et 1300 tiges/ha. Son démarrage est souvent plus lent que le pin maritime pendant les 5 premières années. Sur les parcelles avec une forte concurrence herbacée, un entretien les 3 premières années est obligatoire.
• Élagage : le PIN TAEDA ne présente pas de verticilles marqués. Les branches mortes se dégradent et provoquent des nœuds noirs non adhérents voire des pourritures du bois. Ce défaut pourrait être évité par un élagage des branches vertes vers 6-7 ans. Mais dans la majorité des cas, les parcelles ne sont pas élaguées pour des questions de coût, ce qui limite les usages de ce bois au caissage ou à l’ossature légère.
Résultats de suivi de peuplements : le suivi de placettes de référence pendant une décennie a permis d’appréhender le potentiel de croissance de cette essence.
• Sur les meilleures stations, l’accroissement moyen sur les 20 premières années peut dépasser les 25 m3 par hectare et par an. Par contre, cet accroissement peut être proche de zéro sur les stations non adaptées.
• Le suivi de ces placettes a également montré qu’en peuplement, le PIN TAEDA supporte mieux la concurrence que le pin maritime.
• Compte tenu de la faible valorisation possible des bois, l’objectif n’est pas de produire des arbres de volume unitaire important, mais d’optimiser la production à l’hectare.
La sylviculture
Les résultats de suivi montrent qu’il est préférable de conduire le PIN TAEDA sur des révolutions courtes (20-25 ans).
Sa capacité à supporter la concurrence permet de maintenir des densités fortes de 800 à 1000 tiges/ha jusqu’à la coupe rase.
Cette densité finale peut être obtenue :
• soit en effectuant une éclaircie entre 13 et 15 ans : prélèvement de 30 % des tiges pour obtenir 800 tiges/ha après éclaircie ;
• soit sans éclaircie en plantant à une densité plus faible (1 000 tiges/ha).
Les parcelles de référence ont permis de valider cet itinéraire sylvicole qui permet d’obtenir des volumes unitaires de 0,5 à 0,6 m3 à 25 ans.
Les tests ont montré que des éclaircies plus fortes (prélèvement jusqu’à 50 % des tiges) sont préjudiciables au volume total produit.
Les échecs de plantation du PIN TAEDA sont liés majoritairement à un mauvais choix de la station.