• Son origine

Le Robinier faux-acacia est la première essence forestière importée du continent américain (région des Appalaches et du plateau de l’Ozarc) en France.

Appelé tout d’abord Acacia, puis Robinier, en l’honneur de Jean Robin, jardinier d’Henri IV qui a semé les premières graines en 1601, il est implanté dans notre pays depuis plus de quatre siècles et a fait la preuve de sa bonne adaptation à nos sols et à nos climats

  • Ses caractéristiques

• Le Robinier faux-acacia se reconnaît à ses feuilles composées, ses grappes de fleurs blanches composées, odorantes et mellifères.

• Son écorce gris-brun est épaisse et crevassée et ses jeunes rameaux sont très épineux.

• Il produit des gousses plates à petites graines noires.

• C’est une essence de pleine lumière à tous les stades de son existence.

• Sa capacité à fixer l’azote de l’air grâce aux bactéries présentes dans les nodosités situées sur ses racines permet une amélioration du sol (comme les autres « légumineuses »).

• Dans le jeune âge, il est intolérant à la concurrence herbacée.

  • Ses principaux atouts

• C’est un arbre à croissance rapide et à régénération facile grâce à son aptitude à rejeter de souche et à drageonner à partir des racines superficielles.

• La densité de son bois lui confère un fort pouvoir calorifique ; sa faible teneur en eau permet de le brûler l’année de la coupe.

• Sa dureté et son esthétisme pourraient offrir plus d’utilisations en bois d’œuvre.

• Durable et imputrescible, c’est le seul bois produit en Europe à être admis comme le teck en classe 4 de la norme NF EN 335. Issu de forêts locales gérées durablement, il est donc un substitut naturel aux bois exotiques ou aux bois traités, notamment dans tous les aménagements extérieurs.

• D’autres activités économiques lui sont liées : miel, molécules d’intérêt (parfumerie, chimie du bois).

  •  Où le cultiver ?

• Cet arbre du paysage rural, bien adapté au monde agricole est fréquent en plaine notamment dans les régions utilisatrices de piquets (vignoble ou élevage) mais il ne représente que 1% de la surface forestière française.

• Bien que peu sensible au pH du sol (mis à part les pH extrêmes) et présent sur des matériaux divers (sables, limons argiles, graves), le Robinier ne va pas se développer correctement partout.

Conditions favorables Conditions défavorables
Sols bien aérés, légers, filtrants Sols lourds et/ou compacts
Bonne alimentation en eau
(eau circulant en profondeur)
Sols secs ou engorgés
(eau stagnante)

 

  •  Comment le cultiver?

 - Création de boisement

Face aux problèmes de fourche et de grosses branches accentués par les faibles densités utilisées en plantation pour garder un coût raisonnable, 3 options de conduite sont possibles.

année n plantation sur sol préparé (labour + émiettage) de 1250 à 1500 plants/ha
n à n+1 entretiens, désherbages
n+2 à n+4 - option 1: 1 ou 2 défourchages (400 à 500 tiges/ha)
- option 2: recépage ou broyage (technique risquée)
n+15 - option 3: coupe rase anticipée
objectif bois de chauffage principalement
n+25 à n+50 récolte des peuplements gérés selon les options 2 et 3
objectif piquets/bois d'oeuvre

 

La majorité des échecs de plantations est due :

• au choix de la station,
• à la qualité des plants,
• à la concurrence herbacée,
• aux  dégâts de gibier.

- Gestion de l’existant

Après la récolte du taillis, si les souches sont vieilles et/ou clairsemées, un écrasement des rejets au rouleau landais après une année de repousse permet de densifié le peuplement. Cette opération est inutile si l'ensouchement est récent et dense.

L'ouverture de layons est possible pour faciliter l’éclaircie ultérieure du peuplement.

La première éclaircie est réalisée entre 8 et 12 ans (12 à 14 m de hauteur dominante), et réduit le nombre d'arbres à 1000 par hectare, vigoureux et préférentiellement issus de drageons.

La deuxième éclaircie, vers l'âge de 20 ans, ramène le peuplement à une densité de 400 à 600 tiges par hectare. Les produits obtenus permettent de dégager une recette intermédiaire.

Il faut veiller à la qualité de l’exploitation pour éviter la présence de souches hautes.

  •  Pour quels objectifs de production?

Grâce aux caractéristiques de son bois, la principale utilisation dans la région reste traditionnellement la production de piquets de vigne ou de clôture.

Cependant, la valorisation optimale pourrait être obtenue par la production de bois de sciage destinée à la fabrication de produits pour des aménagements extérieurs ou exposés à l’humidité : pavés, caillebotis, bardage, meubles de jardin, parquet pour pièces humides.

Les objectifs de production sont à raisonner en fonction de la fertilité de la station.

Objectif
de production
Nombre
d'éclaircie
Circonférence
à la coupe rase
Age à la 
coupe rase
 Piquets  0 ou 1  70 cm  25 à 35 ans
 Bois d'oeuvre
sur bonne station uniquement (*)
 1 à 2  90 à 120 cm  35 à 50 ans

(*) Dans les bonnes stations de la région, les robiniers âgés de 10 ans ont une hauteur dominante supérieure à 12 mètres.

La production moyenne varie dans la région de 5 à 14 m3/ha/an.